Goutte à goutte

Inktober / blogtober – le mot du jour : Eclaboussure

La première image que j’ai eue en tête quand je me suis demandé comment j’allais bien pouvoir illustrer le mot « éclaboussure », c’est un tableau de Pollock… et je me suis dit que j’allais faire un billet bien chiant, bien pédant… Mais pour ça encore faudrait-il que je fusse capable de faire croire que je connais son œuvre, que j’ai une réflexion sur l’art et que le dripping n’a que peu de secrets pour moi…

Bah non…

On va rester dans des souvenirs bien moins intellectuels et conceptuels…

Je me souviens – j’étais encore CPE au lycée de Sarlat – d’un voyage à Paris avec des élèves, voyage organisé par les profs de Philo et d’Arts Plastiques qui voulaient illustrer le thème du « Beau » qui figurait au programme de terminale.

Je me souviens d’une soirée très pénible au théâtre de la Colline. Très pénible autant à cause de l’inconfort des sièges que de la pièce elle-même (dont j’ai oublié le titre, l’objet et l’auteur…)

Je me souviens d’une visite à Beaubourg et de nos déambulations silencieuses dans les salles où étaient exposées tant d’œuvres qui mettaient des étincelles dans les yeux de mes collègues enseignants. Je me souviens donc des tableaux de Pollock et d’avoir eu le sentiment au moment où j’écoutais le guide de « comprendre » le cheminement artistique du peintre. Sur le moment je me souviens avoir ressenti une forme d’évidence. Mais aujourd’hui, je serais bien en peine de ressentir la moindre émotion devant des toiles abstraites aux noms si minimalistes qu’ils échappent à la compréhension tels que « Untitled », « Number 26 Black and white », « Painting (Silver over Black, White, Yellow and Red) »…

Oserais-je écrire que rester à l’écart de cette culture est un de mes regrets ?

Oserais-je ajouter que mon autre regret est de n’avoir rien d’autre que le souvenir fantasmé du prof de philo, Laurent, de ses yeux pétillants et de son sourire qui m’éclaboussait d’un bonheur simple dès que je le regardais… Mais comme le chantait Aznavour : Ma bouche n’a jamais osé / Lui avouer mon doux secret / Mon tendre drame / Car l’objet de tous mes tourments / Passait le plus clair de son temps / Au lit des femmes…

Ce billet est ma contribution au jeu d’écriture « Inktober with a keyboard » (encore appelé « Blogtober ». Demain, le mot du jour sera « Relier ».