Et c’est reparti pour le challenge « Inktober with a keyboard »
Chaque jour un mot, un thème comme point de départ à un billet.
Le mot du jour : « Enlever ».
Je ne voyais pas comment illustrer le mot du jour et – miracle de ma playlist – je suis tombé sur cette chanson de Julien Clerc. Pas la plus connue mais assurément une de mes préférées.
Pour sa musicalité.
Pour son rythme.
Pour son sujet.
Pour son évidence.
Alors que cette chanson figure sur un disque sorti en 1980, cette façon de traiter la déclaration d’amour est étonnamment moderne, parce qu’elle est « non genrée » comme on dit aujourd’hui.
« Cette personne » qui est-elle ?
Honnêtement, a-t-on besoin d’une réponse ?
Toute la chanson montre que cette déclaration d’amour peut s’adresser à une femme comme à un homme, parce que le génie de Dabadie a été d’enlever toute référence au sexe ou au genre… de rester dans le non-dit, dans le flou, dans l’imaginaire, dans l’universel.
Le pouvoir des mots réside parfois aussi dans leur absence.
Deux trois consonnes quelques voyelles C'est un discours pour elle Quand elle m'appelle cette personne Deux trois regards un geste à part C'est ça l'amour pour elle Quand elle me sonne cette personne Soudain elle se balance en silence Et d'une main qui passe elle efface Ses larmes ses larmes On peut s'entendre sans se comprendre C'est ça la vie pour elle elle déraisonne Cette personne Pas de promesse changer d'adresse C'est ça qui l'intéresse Elle n'est pas bonne cette personne Pourtant les jours si sombres où je sombre Je sens passer dans l'ombre comme une aile C'est elle c'est elle Deux trois consonnes quelques voyelles C'est un discours pour elle c'est de l'amour Elle m'étonne c'est mon amour Cette personne…
Ce billet est ma contribution au jeu d’écriture « Inktober with a keyboard ».
Demain, le mot du jour sera « Bête / Animal ».